L'Insee a publié en avril 2024 de nouvelles données concernant les difficultés à l'écrit des adultes. Une actualisation attendue car les dernières données disponibles dataient de 2012.
En France, en 2022, 4,0 millions de personnes, soit une personne âgée de 18 à 64 ans sur dix, éprouvent des difficultés face à l’écrit. Ces personnes ont une maîtrise incomplète dans au moins une des trois compétences fondamentales, évaluées autour de situations de la vie quotidienne : déchiffrer, via la lecture de mots, écrire des mots et comprendre un texte simple.
12 % des personnes ont des difficultés en calcul. Elles sont 62 % parmi les personnes ayant une faible maîtrise de l’écrit. Ce cumul n’est pas pour autant systématique : 6 % des personnes en difficulté à l’écrit ont réussi 80 % ou plus des questions de calcul, seuil qui n’est atteint que par 40 % de l’ensemble de la population.
Les plus jeunes maîtrisent nettement mieux l’écrit que leurs aînés : la part des personnes en difficulté varie de 6 % pour les 18-24 ans à 14 % pour les 55-64 ans. Le rapport est similaire pour les personnes avec des difficultés fortes face à l’écrit. En revanche, les différences selon l'âge sont moins marquées en calacul.
Ces difficultés à l'écrit sont corrélées
- à la réalisation de leur scolarité hors de France lorsque la langue maternelle n'est pas le français (questionnant ainsi les moyens disponibles pour l'apprentissage du français);
- au niveau de diplôme des enquêtes (les difficultés sont ainsi moins fréquentes quand le niveau de diplôme augmente tandis que 35 % des personnes peu ou pas diplômées sont en difficulté à l’écrit ou en calcul) mais aussi de leurs parents.
Un tiers des habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville rencontrent des difficultés à l’écrit
Les adultes résidant dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) rencontrent plus souvent des difficultés à l’écrit et en calcul. 32 % des personnes résidant dans ces quartiers sont en difficulté à l’écrit, contre seulement 8 % des personnes résidant hors QPV ; 31 % contre 10 % en calcul. Ces différences s’expliquent en partie par une plus forte proportion dans les QPV de personnes non scolarisées en France.
La part de personnes en situation d'illettrisme est trois fois plus élevée dans les QPV qu’en moyenne en France.
Ces difficultés à l'écrit et en calcul ont des conséquences fortes sur la capacité ou les difficultés à utiliser internet. Les déterminants de l’illectronisme sont d’ailleurs les mêmes que pour les difficultés à l’écrit : l’âge, le niveau de diplôme ou le lieu de résidence.