Le rapport annuel de la fondation Abbé Pierre remet chaque année en lumière les chiffres du mal logement. Pour sa 28ème édition, il vient dresser un constat d’autant plus alarmant dans le contexte inflationniste qui pèse sur les ménages les plus fragiles.
A cela, se couple un ralentissement inquiétant de la production de l’offre en logements, notamment en logements sociaux, malgré des besoins croissants. Ce qui induit d’importantes tensions sur le marché de l’immobilier.
Les capacités de production des bailleurs sociaux sont directement impactées par la baisse des Aides Personnelles au Logement (APL) et la Réduction Loyer Solidarité (RLS). C’est pourquoi la fondation Abbé Pierre interpelle le ministre en charge du logement, Olivier Klein, sur les points suivants :
- Supprimer la RLS au plus vite
- Massifier les investissements publics « dans la construction et la rénovation de logements à prix modérés »
En complément, le rapport propose un focus sur les inégalités de genre dans l’accès au logement. D’une part, le rapport met au jour l’importance des fragilités que rencontrent les femmes et autres minorités de genre dans leur rapport au logement. Ainsi, il relaie la présence d’inégalités, d’obstacles et de discriminations liés au genre. Les fragilités subies par les familles monoparentales, notamment les "mères célibataires" sont également mises en avant et étayées par des données actualisées.
D’autre part, le rapport pointe les « effets genrés de la relégation socio-spatiale » au sein des quartiers prioritaires. Il relève en effet que « l’isolement ou le repli dans le logement des femmes dans ces quartiers est une réalité ».
Enfin, d’importants besoins d’hébergements d’urgence pour les femmes victimes de violences sont soulevés (aujourd’hui 10 000 places existent alors qu’est recensé un besoin à hauteur de 25 000 places par la FAP).