Depuis plusieurs années, les médias ont largement mis en avant la violence des jeunes, les rixes entre bandes voire la violence gratuite de jeunes créant ainsi l’impression d’une recrudescence de ces actes, voire de l’apparition d’une nouvelle forme de violence juvénile.
Encore dernièrement, en Ile de France, plusieurs agressions ont fait la une de la presse nationale ou locale.
Sous l’effet du traitement médiatique des questions de sécurité, certaines idées se sont imposées dans l’opinion publique : la hausse de la violence chez les jeunes, le rajeunissement des auteurs d’agressions, l’indulgence croissante de la justice à l’égard des mineurs, le désengagement des parents dans l’éducation de leurs enfants, ainsi que la désagrégation progressive des dispositifs d’action sociale dans des quartiers en voie de marginalisation, parallèlement à l’essor du crime organisé dans ces zones.
En réalité, la majorité des jeunes impliqués dans ces rixes n’ont pas d’antécédents, ce qui invite à élargir l’analyse du phénomène. Si des motifs comme des dettes d’argent, des représailles liées à des vols ou à des dénonciations peuvent être en cause, d’autres facteurs entrent également en jeu, notamment des rivalités amoureuses qui donnent lieu à des insultes et portent atteinte à la réputation.
Par ailleurs, certains affrontements prennent une dimension territoriale. Certains jeunes, en s’identifiant à leur quartier, prétendent en défendre l’honneur, mais cherchent aussi, et surtout, à s’affirmer individuellement. Ces « leaders » sont souvent des adolescents en grande difficulté, confrontés à des conflits familiaux ou à l’échec scolaire, qui trouvent dans ce rôle une forme de valorisation.
Enfin, l’essor des réseaux sociaux accélère considérablement le déroulement de ces événements. Alors qu’autrefois ces tensions s’étendaient sur plusieurs jours, elles se manifestent désormais en quelques heures. Dès lors, la présence active des adultes et leur capacité à réagir rapidement et de manière coordonnée (éducation nationale, parents, associations locales, éducateurs, médiateurs forces de l’ordre) sont essentielles pour empêcher que de simples altercations verbales ne dégénèrent en affrontements physiques.
La médiation sociale peut jouer un rôle essentiel dans la prévention et la gestion des rixes en intervenant à plusieurs niveaux. Elle permet d’anticiper les tensions en travaillant en amont avec les jeunes pour désamorcer les conflits liés aux rivalités amoureuses, aux dettes ou aux enjeux territoriaux, tout en les sensibilisant aux conséquences de la violence et en les encourageant à exprimer leurs différends autrement.
Elle peut intervenir en amont en favorisant la création de liens et d’espaces de dialogue en instaurant des lieux d’échange entre jeunes, familles et institutions, en mettant en place des médiateurs issus du même environnement pour instaurer un climat de confiance et en encourager la communication. Face à la rapidité avec laquelle les tensions peuvent éclater sous l’effet des réseaux sociaux, la médiation sociale permet de repérer les signes avant-coureurs en agissant directement auprès des groupes concernés pour éviter l’escalade.
En s’appuyant sur une approche humaine et préventive plutôt que répressive, la médiation sociale contribue-t-elle à désamorcer les tensions, à recréer du lien et à offrir aux jeunes des perspectives autres que la violence ?
Déroulé :
Animation : France Médiation/ANCT
13h30– 13h40 : Mots d’introduction.
13h40-14h00 : Apports théoriques
14h00 – 14h30 : Témoignages de médiateurs
14h30 - Clôture du webinaire
Date(s) pour cet événement
Informations pratiques
13h30 à 14h30