Le projet YARIM en quelques mots
Né d’une réflexion post-attentats de 2015 et concrétisé en 2017, le projet Youth and religion in social mediation (YARIM) a pour ambition de sensibiliser les intervenants jeunesse ainsi que les différents travailleurs sociaux aux problématiques liées au religieux et à la radicalisation, en tenant compte des besoins des jeunes. Conduite en France par l’IRTS Hauts-de-France, cette démarche réunit cinq autres pays européens (Belgique, Espagne, Italie, Pays-Bas, Portugal) et bénéficie de l’appui du programme Erasmus+ de l’Union européenne. Cette journée de restitution avait vocation à faire connaître trois axes de travail pour parvenir à des résultats pertinents : une boîte à outils, un guide méthodologique et un module de formation.
Une boîte à outils au service de la prévention primaire de la radicalisation
A l’occasion de cette première session, deux temps d’échanges ont permis la mutualisation des ressources testées localement et amenées à être généralisées sous la forme d’une boîte à outils. Globalement, la dynamique impulsée par ces 25 supports vise à soutenir l’expression des jeunes, leur tolérance, leur capacité d’agir et leur prise de conscience face au risque radical.
Sur les territoires de Roubaix et Tourcoing, tout un travail sur la question de la suspicion et des préjugés a notamment été mis en place à cet effet. La finalité du projet : faire comprendre les enjeux attenants à ces sujets via la réalisation de vidéos. A Hazebrouck, le conseil municipal des jeunes, en lien avec le CLSPD, a choisi d’aborder la radicalisation de manière ludique en créant un jeu sous forme de quizz pour initier un dialogue sur les mots clés de cette thématique et ainsi faciliter la prise de conscience de ce public.
Autre outil mobilisable, les ateliers philo. A l’initiative de l’association Horizon9, l’activité en question a pour objectif de créer la discussion parmi les jeunes sur des sujets de société, avant de les laisser être force de proposition pour de nouveaux échanges. L’association Avenir des Cités a elle choisi de mettre en avant le rôle de la bande dessinée dans la libre-expression des jeunes, en leur permettant de piloter la conception d’une BD de A à Z. Enfin, Laisse ton empreinte a opté pour une approche par la fiction. Les mini-films réalisés présentent l’avantage de permettre l’évocation des sujets d’importance lorsqu’il s’agit de prévention primaire et de médiation sociale : les origines, l’histoire familiale, etc.
Un guide destiné à favoriser le dialogue interconvictionnel avec les jeunes
Au cœur du second axe du projet YARIM, l’importance du dialogue interconvictionnel et la diffusion des bonnes pratiques pour favoriser pareil objectif. A ce titre, le mouvement Coexister, créé en 2009, est venu témoigner de ses actions de sensibilisation auprès de différents publics, pour rendre possible la coexistence active et la solidarité par-delà les convictions propres à chaque jeune. Une seconde intervention de la Cellule mobile de prévention de la radicalisation a mis l’accent sur le travail à réaliser auprès des jeunes signalés au titre de la prévention de la radicalisation. Il a ainsi été mis en avant la nécessité d’éveiller leur esprit critique, notamment par le biais d’un détour par l’Histoire, leur propre histoire et celle des autres religions.
Un module de formation sur la gestion des faits religieux et la prévention primaire de la radicalisation
Enfin, les intervenants jeunesse peuvent trouver dans le projet YARIM un module de formation ayant trait à ces problématiques. La première préoccupation développée par les intervenants ciblait les professionnels du travail social d’aujourd’hui et de demain. En clair, il a été mis en évidence le besoin d’adaptation de ces formations à la question de la prévention de la radicalisation. YARIM vient ainsi en appui aux intervenants jeunesse en proposant plusieurs pistes (et supports) pour prendre cet enjeu à bras le corps, décomposées en trois axes : 1/ repérer et comprendre les phénomènes ; 2/ agir en proposant des offres répondant aux besoins des jeunes ; 3/ développer des outils d’intervention.
En complément, l’expérience d’équipes pluridisciplinaires de la ville de Wattrelos et de l’APSN, a permis d’illustrer de manière plus concrète comment la radicalisation pouvait se manifester et être prise en charge, donnant des clés pour la bonne compréhension du phénomène.
La suite du projet YARIM
Après cette étape nationale, la phase 2 du projet YARIM doit permettre une confrontation de ces premières conclusions aux travaux menés par les voisins européens. A cette fin, une grande conférence de clôture du projet se tiendra à Bruxelles le 22 octobre 2019, durant laquelle les diverses expériences seront mises face à face pour, in fine, faire ressortir les initiatives les plus pertinentes. Si la focale est aujourd’hui placée sur l’aspect sécuritaire, une initiative comme YARIM a pour ambition de faire naître une véritable « radicalité démocratique » à opposer aux processus de radicalisation. Pour ce faire, l’expérimentation et le partage d’expériences semblent déterminants.
Liens utiles
-Présentation générale du projet YARIM : http://irtshdf.fr/wp-content/uploads/2018/02/projet-YARIM-au-15-fev2018.pdf
-Les outils du projet YARIM : à venir
-Le module de formation : http://yarimproject.eu/wp-content/uploads/2019/05/YARIM_Guide_d-utilisation_du_module_de_formation_-Franc%CC%A7ais.pdf
-Le guide méthodologique : http://yarimproject.eu/wp-content/uploads/2019/05/YARIM_guide_FR.pdf