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Retour sur les journées régionales de l’ANRU à Lille

Coup d’envoi des journées inter-régionales de l’ANRU avec une première étape à Lille le 11 mai. Cette journée regroupait les acteur·trices du renouvellement urbain des régions Hauts-de-France et Normandie. Diverses thématiques ont animé les échanges, comme la démarche quartiers résilients et la reconstitution de l’offre et l’équilibre de l’habitat.

L’ANRU avait annoncé sa volonté de se reconnecter aux territoires lors de ses journées nationales des 12 et 13 septembre 2022.

C’est chose faite, avec le lancement d’un cycle de rendez-vous territorialisés.

Le premier se tenait à Lille, les 10 et 11 mai. Au programme visite du secteur sud de Lille avec ses quartiers de type grands ensembles et ses ilots du parc privé en diffus. L’occasion d’aborder les enjeux de résilience avec le projet de butte paysagère sur le quartier Concorde visant à améliorer le bien-être des habitant∙e∙s. De même que les aménagements de la place Fébvrier ont été découvert par les participant∙e∙s. Ceux-ci ambitionnent le développement de nouveaux usages via la réactivation des rez-de-chaussée commerciaux, la piétonisation et la végétalisation ainsi que la mise en peinture du sol et des façades.

En Immersion à Lille (59), dans les quartiers Concorde et secteur Sud

Comment l'ANRU agit pour améliorer l'offre en logement et le cadre de vie de 5 millions de Français ? Dans cet épisode, notre reportage dans les quartiers Concorde et secteur Sud de Lille, dans la Région Hauts-de-France et dans le département du Nord.

Après les visites, place à la journée du jeudi 11 mai durant laquelle se sont succédés séquences en plénière et ateliers. Sans oublier une session mémorable de « pitch » de projets qui a permis aux porteur·euses de présenter leur initiative en 5 minutes chrono.

Autant d’occasions pour les intervenant∙e∙s de rappeler, en premier lieu, l’importance des enjeux en matière de rééquilibrage de l’occupation sociale sur les territoires via la mixité sociale et fonctionnelle. Dans cette perspective, divers leviers ont été évoqués comme :

  • Une reconstitution de l’offre mieux répartie et garantissant le même niveau d’offre à bas loyer dans l’optique de solidarité territoriale.
  • L’acquis amélioré[1] qui tend à mieux se déployer grâce à la proposition d’une « sur-bonification » des logements produits. Il est à ce titre rappelé la prégnance du parc privé ancien dégradé sur la région Hauts-de-France.
  • La réforme des attributions et les objectifs des Conventions Intercommunales d’Attributions (CIA).
  • Des réflexions globales sur les espaces attenants comme les rues, les espaces verts, les activités, les lieux sportifs et culturels « qui soient l’excellence » et garantissent les conditions du « vivre ensemble ».

De même que la diversification de l’habitat a été spécifiquement abordée avec un atelier dédié en fin de matinée. Catherine Vautrin, présidente de l’ANRU, a notamment rappelé l’importance de celle-ci pour la réalisation des parcours résidentiels dans un contexte de « crise l’immobilier larvée ».

Les enjeux de sureté ont également été présentés au sein d’un atelier dédié au travers d’une initiative de la C.A Creil Sud Oise. Là encore, l’ANRU a insisté sur la notion d’attractivité et le fait que « tant que les quartiers crèveront des trafics en tout genre on ne pourra pas en faire des territoires attractifs ».

L’annonce de la démarche quartiers résilients, dont 5 sites retenus pour un accompagnement renforcé en Hauts-de-France, a permis d’insister sur l’adaptation au réchauffement climatique. Positionné comme un des défis majeurs pour la rénovation urbaine, cette nécessaire adaptation a fait l’objet d’une table ronde dédiée. Celle-ci est notamment revenue sur la notion de ville durable présentée comme un enjeu pour tous dans une logique inclusive. Le maire de Dunkerque, Patrice Vergriete, a pu aborder à ce titre le projet « éco gagnant » porté par l’intercommunalité portant l’ambition d’un droit à la ville grâce à son offre de transport renouvelée. La ville de Lille, au travers de l’intervention de son adjointe Estelle Rodes, a fait état de sa manière d’aborder la résilience autour du bien-être et de la santé des habitants.

Enfin, l’attache particulière à l’accompagnement du relogement comme « occasion unique de dialogue avec la famille » a été rappelée comme un des enjeux centraux que sous-tend « l’humain dans l’urbain ». Un atelier dédié au relogement a été proposé en fin de journée. Au cours de celui-ci, la C.U de Dunkerque a pu présenter sa démarche de relogement entièrement internalisée avec une équipe dédiée de médiateurs.

L’ensemble des interventions a été filmé et sera restitué prochainement par l’ANRU.

 

[1]L’acquisition amélioration correspond à la création de nouveaux logements sociaux par l’amélioration du parc privé ancien dégradé ou bien via un changement de destination de locaux. Il permet de produire une offre sociale en diffus. Il s’inscrit dans le double enjeu de répondre aux besoins de logements tout en limitant la consommation foncière.

Publié le 23 mai 2023