Lors de la refonte des contrats de ville en 2023, l'État a réaffirmé l’ambition de participation inscrite dans la loi Lamy et a donc renouvelé l'importance de la place des citoyen·nes des quartiers populaires dans la co-construction des contrats de ville. Encore récemment, la circulaire du 1er juillet 2024 insiste et précise les modalités de fonctionnement du fonds de participation des habitant·es.
L’abstention dans les quartiers populaires est devenue un phénomène structurel et atteint des niveaux records, y compris lors des élections locales. Elle est souvent considérée, notamment sur le plan médiatique, comme la preuve de l’apathie politique des citoyen·nes des quartiers populaires et de leur désintérêt pour les affaires publiques.
Pour autant, les élections législatives anticipées de l’été 2024 ont démontré que ces citoyen·nes savent retrouver le chemin des urnes lorsqu’ils·elles considèrent que le vote est habité de véritables enjeux. Aussi, si l’abstention populaire dit quelque chose de l’incapacité du suffrage universel à servir de vecteur à l’engagement et à l’expression démocratique de ces populations, on constate parallèlement que des collectifs citoyens et des mouvements militants cherchent à réinvestir cet espace démocratique.
Par ailleurs, conclure à l’apathie politique à partir de l’abstention, alors que près d’un quart des habitant·es de ces quartiers n’ont pas le droit de vote, revient à nier leur engagement dans de nombreuses initiatives citoyennes.
De là, plutôt que de mettre en cause le civisme des classes populaires, l’abstention n’informe-t-elle pas plutôt sur l’(in)capacité du vote à incarner une forme d’expression démocratique ? N’y a-t-il pas dans l’abstention une forme de lucidité politique sanctionnant le constat que “les choses ne changeront pas comme ça” ? Dans quelles conditions le vote pourrait-il redevenir un levier d’engagement et d’expression démocratique pour les habitant·es des quartiers populaires afin de faire valoir leurs intérêts et peser sur les orientations et décisions politiques ?
Animation : Paul Bertrand et Noémie Siéfert, chef·fes de projet Pôle ressources ; Cyril MELOT, Directeur Adjoint Profession Banlieues Intervenant·es : David Gouard, Maître de conférences en science politique, Université Toulouse - Jean Jaurès (IUT Figeac) - (à confirmer) Témoignages : Membres de l’Assemblée des quartiers
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