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Transition écologique dans les QPV : la jeunesse en action

La jeunesse des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) se mobilise face aux conséquences du changement climatique et différentes initiatives émergent.

Des quartiers particulièrement vulnérables

Les populations vivant dans les QPV sont les premières victimes des conséquences du réchauffement climatique. L'urbanisation de ces quartiers s'étant principalement appuyée sur le béton et le goudron, la pollution et la hausse des températures y sont particulièrement importantes. Durant les journées de forte chaleur de cet été, les quartiers de certaines villes ont particulièrement souffert du manque d'infrastructures adaptées et d'espaces verts. La mauvaise isolation de certains logements rend les périodes caniculaires d'autant plus difficiles à endurer.

A cela s'ajoute des inégalités économiques importantes et un manque d'accès aux soins ou à une alimentation saine. Ces facteurs de pauvreté aggravent la vulnérabilité au changement climatique si bien qu'en 2021, un rapport de l'Unicef et du Réseau Action Climat soulignait qu'à Paris, les habitants les plus pauvres risquent trois fois plus de mourir d'un épisode de pollution que les habitants les plus riches.

Ecologie et émancipation

Face à ce constat, de nombreuses initiatives naissent encourageant les jeunes des QPV à se saisir des enjeux écologiques. Le militantisme écologique classique n'arrive pas toujours à s'adresser à ces quartiers, notamment parce qu'il est axé sur l'enjeu de réduction de la consommation. Pour des populations touchées par la pauvreté et dont l'empreinte carbonne individuelle est faible, la question doit être abordée différemment. C'est notamment ce que propose Make Sense à travers le programme "Transition Juste" : celui-ci vise à former des éducateurs et responsables associatifs pour qu'ils puissent mobiliser les jeunes qu'ils encadrent sur les questions écologiques. A travers deux ateliers, l'objectif est de montrer aux jeunes l'importance de l'adaptation au changement climatique et de leur faire comprendre que cette adaptation est aussi riche d'opportunités professionnelles. Ce programme favorise donc une prise de conscience ainsi qu'un passage à l'action pour des jeunes qui se rendent compte de leur capacité à concevoir, argumenter et entreprendre des projets de transition écologique. S'engager pour l'écologie est en effet un moyen de s'émanciper. Cet état d'esprit est partagé par l'association Banlieues Climat qui propose des formations aux questions environnementales dans les quartiers populaires afin de redonner à ces populations leur pouvoir d'action. C'est une approche locale qui met en relation des jeunes avec des acteurs issus de leurs quartiers, ce qui facilite l'identification et donc l'échange. 

Ces projets vont donc au-delà de la question écologique. A travers cet enjeu, ces initiatives permettent aux jeunes de s'interroger sur des questions sociétales de citoyenneté, d'engagement, de démocratie. Elles leur permettent également de grandir individuellement, de développer des compétences et de prendre confiance ; en témoigne cette initiative d'un voyage écologique à vélo mené par des jeunes d'un quartier populaire des Courtillères.

Pour aller plus loin :

Publié le 27 août 2024