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Renouvellement urbain et emploi : un colloque régional pour renforcer les synergies

Le 27 septembre matin se tenait le colloque « Rénovation urbaine et emploi » à l’ENPJJ à Roubaix. Michel Lalande, Préfet de région, précisait dès son ouverture aux 150 personnes présentes les ambitions de cette rencontre : mobiliser l’ensemble des acteurs concernés pour aboutir à des pistes de travail et identifier des axes de progrès pour que les investissements publics du renouvellement urbain permettent d'améliorer la situation de l'emploi des habitanst des quartiers politique de la ville.

En effet s’amorcent en Hauts-de-France de nombreux projets de renouvellement urbain : le NPNRU financé par l’ANRU concerne 57 quartiers Politique de la Ville en hauts-de-France, l’engagement pour le renouveau du bassin minier (Erbm) mais aussi Action cœur de ville qui sont porteurs d’investissements massifs dans la région. Il s’agit, comme le préconisent la mobilisation nationale pour l’emploi et la transition écologique et la mobilisation nationale pour les habitants des quartiers de la politique de la ville que ces investissements aient des effets concrets sur la situation des habitants des quartiers dans le domaine de l’emploi.

Alors que les investissements publics consacrés à ces programmes sont dignes du Plan Marshall (5,6 Md d’euros pour le NPNRU en Hauts-de-France), il s’agit de parfaire l’articulation entre les acteurs publics qui investissent, les entreprises et les publics à l’échelle territoriale, en renforçant la déclinaison territoriale par exemple via une gestion territoriale des emplois et des compétences.

A cette fin, l'enjeu majeur consisite à dépasser les résultats obtenus lors du premier Programme national de rénovation urbaine qui a permis en région la réalisation de plus 2 838 000 heures d’insertion bénéficiant, conformément au règlement général de l’Anru, en grande partie aux habitants des quartiers politique de la ville (5 374 bénéficiaires issus de ZUS sur 6801 bénéficiaires déclarés)*. Ce volume conséquent masque des faiblesses quant à l'inscription des bénéficiaires dans des parcours de qualité permettant leur montée en compétences, facteur d’insertion durable.

A partir des témoignages locaux d’élus ou de chefs d’entreprises et des réflexions issues des participants aux tables rondes ont émergé différents enjeux et pistes de travail :

  • Accompagner et former à la réponse aux appels d’offres les PME / TPE, qui sont les plus créatrices d’emploi en particulier dans les quartiers PV (par exemple sur le calibrage de l’offre technique et financière) ;
  • Massifier les formations intégrées au travail, initiée par exemple par Constructys il y a 10 ans avec la Région Nord Pas-de-Calais et l’Ademe, pour anticiper les évolutions de compétences attendues tant sur les évolutions technologiques que démographiques ;
  • Renforcer la visibilité des marchés à l’échelle régionale en renforçant l’ingénierie nécessaire à une prospective territorialisée pour identifier les besoins de main d’œuvre et compétences dans chaque territoire et en assurant une information des entreprises dans la proximité (via les clubs d’entreprises des CCI et les fédérations notamment). Un groupe de travail ad hoc pourrait permettre la synergie des ingénieries disponibles (cellule économique de la construction, observatoire de la commande publique, Siilab hébergé par la DRJSCS) ;
  • Assurer le déploiement territorialisé de l’offre de formation correspondant aux besoins des entreprises, les moyens ayant été renforcés avec le Pacte régional d’investissement dans les compétences (745 M€ sur 2019-2022), en mettant en place une gouvernance territoriale efficace rassemblant les élus locaux (EPCI et maires), l’Etat, service public de l’emploi et les bailleurs : les SPEL, co-présidés par l’Etat et le Conseil régional peuvent jouer ce rôle en intégrant un volet développement économique et non seulement le traitement social du chômage ;
  • Renforcer l’attractivité des métiers concernés auprès des habitants et demandeurs d’emploi, les conseils citoyens peuvent faciliter la mobilisation des habitants dans les territoires concernés ;
  • S’appuyer sur l’ingénierie existante, en particulier les Maisons de l’emploi, les facilitateurs des clauses d’insertion et les PLIE qui jouent le rôle d’interface entre les demandeurs d’emploi, le service public de l’emploi et les entreprises ;
  • Afin de renforcer la qualité des parcours d’insertion, mettre en place des clauses d’insertion inter-marchés et locales, même s’il ne s’agit pas de restreindre l’accès aux habitants des quartiers concernés car ce dispositif doit également permettre de lever les freins en travaillant notamment les questions de mobilité des habitants ;
  • Se saisir pleinement des dispositifs emploi-formation existant, de droit commun ou priorisant les habitants des QPV comme les "emplois francs" ou le "Plan 15 000 bâtisseurs" qui vise l'accueil de jeunes et demandeurs d’emploi issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville par les entreprises adhérentes de la fédération française du Bâtiment (FFB).

* Les données de bilan du PNRU sont issues de remontées partielles

Publié le 30 septembre 2019