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Présentation du 27ème rapport de la fondation Abbé Pierre à Lille

Le 10 mars dernier, la Fondation Abbé Pierre a présenté son 27ème rapport sur « l’État du mal-logement en France », comprenant un éclairage régional, au théâtre de la Verrière, à Lille.

Mireille CHARONNAT, Administratrice de la Fondation Abbé Pierre et Christophe ROBERT, Délégué de la Fondation Abbé Pierre ont introduit cet évènement.

Cela a permis de revenir sur les éléments de cadrage nationaux portant sur la notion de crise du logement en cours au prisme de l’actualité et des effets des mesures budgétaires récentes (regroupements des organismes HLM, diminution des aides à la pierre, augmentation de la TVA, diminution des APL et Réduction Loyer Solidarité).

Isabelle FOUROT, Directrice de l’agence Hauts-de-France, est ensuite intervenue pour présenter un focus régional. A ce titre, sont à relever les éléments suivants :

  • Une évolution des « visages du mal logement » : les personnes seules prédominent toujours, néanmoins une augmentation nette des femmes, des jeunes et des familles à la rue est constatée ;
  • Un marché de plus en plus tendu sur l'offre en logement sociaux, avec une diminution du nombre d’attributions annuelles ;
  • Un parc social en proie à un vieillissement plus marqué que sur les autres régions, et d’importants besoins en réhabilitation en découlant ;
  • D’importants enjeux sur le parc privé.

Le programme prévoyait ensuite deux séquences « table ronde » sur la politique du Logement d’abord avec un premier temps sur des dispositifs locaux mis en place en faveur de cette politique et un second temps sur les personnes concernées par le dispositif.

Ces deux temps ont permis de soulever des réflexions sur le droit au logement, les bonnes et mauvaises pratiques respectivement à poursuivre et à bannir et d’éclairer les participants sur l’importance d’une telle politique pour lutter contre le mal-logement et la précarité.

Parmi ces réflexions, il convient d’en rappeler certaines qui résument bien l’intention du Logement d’abord et qui rappellent le principe du droit au logement :

  • “Pas de logement pauvre pour les pauvres”
  • “Ne pas expulser ceux qui ne peuvent plus payer”
  • “Accompagner les gens par le toit”

Ces citations de Jean-Louis COTTIGNY, conseiller départemental du Pas-de-Calais, délégué au logement et à l’habitat et président de l’Union Régionale pour l’Habitat (U.R.H.) vont dans le sens d’un paradigme de l’habitat qui se veut inclusif et conscient et questionnent les logiques d’action existantes. En complément, un état des lieux des questions d’insalubrité, de précarité des ménages et du rapport habitants-bailleurs en Région est réalisé.

Toujours en lien avec ce paradigme, le Dispositif Expérimental d’Accès au Logement (D.E.A.L.) lancé par le pôle Veille sociale de l’association Habitat et Insertion, une association de l’ESS œuvre pour l’insertion des personnes par le logement. Il permet à des personnes identifiées comme étant en situation d’exclusion sociale ou repérées comme « Grands exclus » par le service intégré d’accueil et d’orientation (SIAO) du pôle, d’accéder à un logement autonome et de bénéficier d’un accompagnement personnalisé pour faciliter leur insertion socioprofessionnelle. Comme le précise Clara MEYER, directrice du pôle Veille sociale de l’association, il s’agit de « conclure un pacte » (d’où le nom du dispositif) avec une personne qui souhaite accéder à un logement autonome sans passage préalable par des structures d’hébergement classique. L’objectif de cette démarche est d’aboutir à l’autonomie personnelle et à un glissement du bail au nom de l’occupant.

Clara M. soulève « qu’il est important de ne pas normer les comportements dans le logement » pour proposer un accompagnement adapté aux personnes et pour comprendre leurs besoins. En effet, bien que l’accès au logement demeure en principe universel, le passage d’une situation sans domicile fixe à une situation avec domicile fixe est parfois plus ardu qu’on ne le pense.

Par ailleurs, sur le terrain, il existe des personnes engagées pour l’accompagnement de personnes marginalisées vers des dispositifs comme celui du DEAL. Parmi ces acteurs engagés dans le Logement d’abord, il y a les travailleu.r.se.s pair.e.s qui ont la particularité d’avoir connu les difficultés d’une personne sans domicile fixe, qui ont été accompagnées et qui se sont insérées dans des structures telles que la Coordination Mobile d’Accueil et d’Orientation (CMAO) avant de pouvoir aider à leur tour une personne se trouvant en situation d’exclusion sociale.

La présentation était ponctuée de portraits et de témoignages de familles lilloises incarnant ainsi les multiples visages du mal logement.

Témoignage famille mal logée en Hauts-de-France

27ème rapport Fondation Abbé Pierre - ÉCLAIRAGE RÉGIONAL HAUTS-DE-FRANC

Lien vers la page de la fondation Abbé Pierre.

Pour en savoir plus sur le dispositif DEAL et sur le métier de travailleur.se pair.e :

Publié le 08 avril 2022