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Les inégalités sociales et territoriales freinent les élèves dans la poursuite de leurs études

Alors que le creusement des inégalités sociales renforce les inégalités scolaires, des études récentes mettent en évidence l’impact du type de territoire sur les trajectoires des élèves.

Si le poids de l’origine sociale des élèves sur la réussite scolaire n’est plus à prouver, les études sorties récemment sur le sujet montrent que les phénomènes de reproduction sociale à l’école ne font pourtant que s’accentuer. L’impact du type de territoire sur les trajectoires scolaires est quant à lui mis sur le devant de la scène grâce à une étude Viavoice publiée ce mois-ci.

La prégnance des inégalités sociales dans les trajectoires scolaires s’accentue

Réalisée tous les trois ans dans les pays de l’OCDE, l’enquête PISA (Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves) permet d’évaluer les compétences scolaires des élèves de 15 ans en lecture, sciences et mathématiques. Cette enquête permet à la fois la comparaison internationale des systèmes éducatifs et la mesure de l’impact des conditions socio-économiques sur les performances scolaires, donc la prégnance des inégalités sociales en matière de réussite éducative. Or les derniers résultats de l’enquête de 2022 réaffirment le constat déjà effectué sur la version précédente : la France figure parmi les pays de l’OCDE dans lesquels les inégalités sociales ont le plus d’impact sur les performances scolaires.

Le rapport « Scolarité : le poids des héritages » publié par France Stratégie en septembre dernier tend à confirmer ces conclusions. Compilant l’analyse des résultats de 15 ans d’études statistiques, le rapport met en évidence l’impact déterminant de l’origine sociale dans les trajectoires scolaires des élèves, autant en matière de performances scolaires que de choix d’orientation. L’accès études supérieures et aux cursus les plus sélectifs est ainsi fortement déterminé par la CSP ou encore le niveau de diplôme des parents, encore davantage que d’autres facteurs tels que le genre ou l’ascendance migratoire.

Des choix d’orientation marqués par le type de territoire

Six associations, l’Afev, Article 1, Chemins d’avenir, JobIRL, Tenzing et 100 000 Entrepreneurs ont mandaté une étude sur les inégalités en matière d’orientation scolaire auprès d’un échantillon représentatif de 1000 élèves de 15 à 16ans. C’est le cabinet Viavoice qui s’est chargé de l’enquête, dont les résultats sont sortis en ce début d’année 2024.

Les conclusions de l’étude viennent renforcer les constats évoqués plus haut sur le poids de l’origine sociale dans les trajectoires scolaires en montrant que les aspirations en matière d’accès aux études supérieures et de poursuite dans des cursus longs sont conditionnées en grande partie par la CSP des parents. Cette enquête de perception montre aussi que les choix d’orientation des élèves issues de familles de CSP modeste sont davantage orientés vers les métiers de l’artisanat, de l’industrie ou de la vente que les élèves appartenant aux CSP supérieures.

En revanche, l’étude met également en évidence le fort impact du facteur « territoire » sur les choix d’orientation. Ainsi, 14% de jeunes qui n’aspirent pas à continuer leurs études après le bac sont en majorité issues de CSP modestes et habitent un territoire rural ou un quartier populaire. De même, les élèves ruraux sont nettement moins nombreux que les élèves urbains à déclarer qu’ils pensent pouvoir intégrer une classe prépa ou une grande école, qu’ils appartiennent à un milieu socio-professionnel modeste ou non.

 

Publié le 25 janvier 2024