L'urbanisme transitoire est défini au sein d'une publication de la structure Cabanon Vertical comme « suscitant le sens du passage, d’un état à un autre. L’action transitoire évoque un sens intérimaire qui permet de tester des usages avant un aménagement définitif ou avant la construction de la ville lui succédant ».
Cette définition fait particulièrement écho aux projets financés dans le cadre du Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU) qui se caractérisent par des temps long (horizons 10 voire 15 ans) et qui interrogent sur le devenir des espaces en mutation. Ces derniers peuvent être d'ordres divers : espaces non occupés (friches existantes) ou devenus libres à la suite de démolitions issues de la programmation urbaine conventionnée. De ces constats est née une réflexion visant à faire émerger des projets « alternatifs » qui permettraient d’augmenter la capacité d’agir des habitants par opposition à des modes de production de la ville considérés comme « descendants ».
Dans le contexte du NPNRU, les opportunités créées par ces projets présentent un certain nombre d’avantages : elles jouent directement sur le cadre de vie, animent le quartier et offrent ainsi de nouveaux supports à la Gestion Urbaine et Sociale de Proximité (GUSP). Certains exemples démontrent que de tels projets ont permis de renforcer et de repenser les formes d’associations des habitants aux évolutions de leur quartier aboutissant à la préfiguration d’usages reconnectant le social à l’urbain et venant nourrir la programmation urbaine définie.
Le carnet publié par l’ANRU et ses partenaires propose, grâce à des fiches projets, une méthodologie et des outils opérationnels allant de l’identification des sites au montage du projet jusqu’aux démarches évaluatives en fin de dispositif.
Parmi ces fiches des exemples sont cités sur la Région des Hauts-de-France. Il s’agit notamment de la concertation menée sur le NPNRU de Saint-Pol-sur-Mer (quartier Jean Bart-Guynemer) concernant l’occupation de l’espace de la maison des services libéré suite à sa démolition et pour lequel un projet de logements et d’équipement est envisagé en deuxième phase (occupation de 3 ans environs). Afin de palier la situation sanitaire, des kits de concertation ont été distribués dans les boites aux lettres, permettant aux habitants de s’exprimer sur l’usage temporaire souhaité. Sur la Métropole Européenne de Lille est cité l’exemple de Wattrelos, qui procède à un pré-verdissement d’une friche industrielle dans le but d’améliorer le cadre de vie des habitants mais aussi de lutter contre le phénomène des ilots de chaleur en lien avec l’Etablissement Public Foncier. Le projet de la ferme du Trichon sur Roubaix est également mis en lumière sur le site du Crouy avec la friche Nollet qui a permis de reconstituer un sol fertile dédié à l’éducation populaire via l’agriculture urbaine.
D'autres numéros des Carnets de l'innovation sont également parus ce mois-ci, retrouvez les ci-dessous :
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L'approche égalitaire de l'urbanisme
Mobiliser le principe d’urbanisme égalitaire en contexte de renouvellement urbain, c’est tenter d’aller plus loin en prenant en compte des discriminations moins visibles et moins connues, en particulier celles qui concernent les femmes et les personnes âgées. Pour y parvenir, cela demande objectivation, acculturation des acteurs et méthodes. Dans cette perspective, ce carnet de l’innovation a vocation à : - sensibiliser les acteurs aux inégalités d’accès aux ressources urbaines invisibles et légitimer une approche égalitaire du renouvellement urbain qui suscite encore des questionnements ; - offrir des solutions opérationnelles et recommandations méthodologiques associées aux problématiques identifiées, mobilisables dans le cadre des Projets de Renouvellement Urbain (PRU) et des opérations qui les composent ; - faire ressortir les facteurs clés de réussite et rendre la démarche reproductible pour d’autres territoires souhaitant engager des démarches égalitaires sur leurs quartiers en renouvellement urbain. Il constitue à la fois un guide méthodologique et un recueil d’expériences à destination des porteurs de projets de renouvellement urbain, désireux de favoriser les projets égalitaires grâce à leur PRU, ainsi qu’à tou·tes leurs partenaires.
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Performance énergétique et environnementale dans les quartiers en renouvellement urbain
Le carnet « Approches énergie et carbone dans les projets du NPNRU » met en avant les spécificités, enjeux, et pistes de solutions sur trois aspects prioritaires de la performance énergétique et environnementale dans les quartiers en renouvellement urbain : La performance énergétique et carbone à l’échelle du bâtiment : état des lieux des performances actuelles du parc social et perspectives (avec notamment les impacts de la RE2020), leviers opérationnels pour la réduction des besoins, Analyse en Cycle de Vie, recours à des matériaux biosourcés ou bas carbone ou de réemploi, efficacité des systèmes et équipements, approvisionnement en énergies renouvelables (avec un focus sur l’autoconsommation photovoltaïque collective), suivi et garantie des performances dans la durée… La performance énergétique et carbone à l’échelle du quartier : méthode d’évaluation sur le périmètre du quartier, programmation et conception de stratégies urbaines de sobriété et de circularité, adaptation et réversibilité des espaces extérieurs, des infrastructures et des bâtiments, recommandations sur les autres contributeurs énergie/carbone d’un QPV (déplacements, alimentation, sols/eau/végétation, déchets…), avancement de la démarche EcoQuartier, ouverture sur la notion de projets urbains bio-inspirés… L’implication des habitants, à travers des dispositifs de co-construction, de sensibilisation et d’accompagnement, du low tech au high tech, visant à renforcer la capacité d’agir et la transformation des habitants des QPV en acteurs de la transition de leur logement et de leur quartier. Le carnet est rythmé par 20 fiches projets illustrant comment ces sujets sont abordés dans des projets NPNRU, et notamment chez les lauréats du PIA VDS et de l’AMI ANRU+, pour retour d’expérience et inspiration, la conclusion appelant à poursuivre collectivement les travaux pour une démarche globalement vertueuse.
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La santé et le bien-être dans les quartiers en renouvellement urbain
En se donnant pour objectifs d’améliorer globalement le cadre de vie, les projets de renouvellement urbain sont une opportunité pour contribuer à la santé, en soutenant des opérations qui visent autant l’excellence que la santé environnementale, comme les démarches d’accompagnement au changement (relogement, chantier). Grâce à ce carnet, l’objectif est de rendre plus systématique une lecture des opérations de renouvellement urbain à travers le prisme de la santé pour en minimiser les impacts négatifs, et plus encore pour encourager les acteurs du renouvellement urbain à mobiliser des leviers favorables à l’émergence de lieux de vie sains et aux comportements favorables à la santé. Il a vocation à : - sensibiliser les acteurs du renouvellement urbain aux besoins spécifiques des QPV en matière de santé et les encourager à aborder leurs opérations à travers le prisme encore trop peu mobilisé de la santé ; - comprendre la différence entre une démarche d’EIS et les études visant un Urbanisme favorable à la santé et donner des repères parmi les nombreux référentiels d’UFS existants ; - doter les acteurs de recommandations stratégiques et opérationnelles visant un Urbanisme favorable à la santé, adaptées au contexte spécifique du renouvellement urbain et à une intervention ciblée en QPV ; - inspirer les porteurs de projet à partir d’exemples concrets et diversifiés.