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1% du plan de relance dédié aux QPV

Après la publication d'une lettre ouverte au chef de l'Etat dans laquelle des élus demandaient plus de moyens pour les quartiers prioritaires, le Gouvernement a pris l'engagement de consacrer 1% du plan de relance aux quartiers défavorisés.

Une lettre ouverte publiée dans Le Monde le 14 novembre 2020

Trois ans après l'annonce du président de la République de "La mobilisation nationale pour les habitants des quartiers" , les élus alertent sur la situation qui se dégrade dans les quartiers prioritaires de la Politique de la ville (QPV) avec la crise de la Covid-19, et demandent que 1 milliard d’euros du plan de relance leur soit consacré. Ils sont plus de 110 à parapher cette lettre " Pour l’égalité républicaine de nos quartiers prioritaires ».

Dans cette lettre, les élus posent les différents constats des effets de la crise sanitaire dans les QPV : explosion de la demande alimentaire d'urgence, progression massive des demandes de RSA, augmentation du chômage, baisse des inscriptions dans les associations culturelles et sportives. Ils dénoncent ce qu'ils appellent un "décrochage républicain".

Pour faire face à ces difficultés, les édiles proposent que soient créés avec les 1% du plan de relance  :

  • un fonds d'urgence pour les associations oeuvrant pour la jeunesse et les publics en difficulté (co-piloté par les villes et doté de 100 millions d'euros par an),
  • un fonds de 200 millions d'euros pour la création de comités locaux de solidarité dans les villes les plus pauvres, dédié à l'aide d'urgence,
  • un fonds de soutien à la création de maisons médicales et de centres de santé pour les villes pauvres, lui aussi doté de 200 millions d'euros,
  • un fond de 120 millions d'euros pour la mobilisation des acteurs de l'emploi,
  • 7000 postes aidés "médiation et tranquillité publique",
  • un plan national de lutte contre l'illetrisme et l'illectronisme,
  • 200 plateformes de mobilités pour les villes les plus enclavées,
  • un renforcement des programmes d'éducation aux médias et au numérique dans le secondaire,
  • la généralisation des clauses d'insertions dans les marchés publics.

20 maires des Hauts-de-France ont signé cette lettre : les maires de Roubaix, Calais, Arras, Douai, Saint-Quentin, Marck, Béthune, Lilliers, Etaples, Téteghem, Maubeuge, Lens, Mons-en-Baroeul, Frevent, Hesdin, Marquion, Raismes, Montataire, Hem et Beauvais. La Région compte ainsi 199 QPV répartis dans 155 communes et couverts par 40 contrats de ville.

Après cet appel, le gouvernement a assuré ce lundi que 1 % des 100 milliards d’euros du  plan de relance serait bien destiné aux quartiers défavorisés.

« Nous avons d’ores et déjà (…) pris cet engagement de flécher 1 milliard d’euros directement pour les quartiers politique de la ville à travers plusieurs chantiers : celui de l’insertion et de l’emploi (…) le secteur associatif, le secteur de l’éducation, tout ce qui est renouvellement urbain, donc la mobilité, les commerces de proximité, l’attractivité du territoire », a rappelé la ministre déléguée chargée de la Ville, Nadia Hai.  Les ministres ont déclaré vouloir apporter plus de transparence et de lisibilité sur les fonds et les mesures alloués aux territoires en QPV. Certaines mesures, comme le plan #1jeune1solution bénéficient notamment en priorité aux jeunes issues des quartiers Politique de la ville.

Dans une interview accordée au média Franceinfo, Nadia Hai a apporté quelques précisions. Ainsi, les priorités sont celles de l'emploi et l'insertion professionnelle, du cadre de vie et de l'aménagement urbain. Les élus devront être à l'initiative de projets et les présenter pour obtenir les financements.

1% du plan de relance pour les quartiers défavorisés : "Il y aura deux priorités, l'emploi et le cadre de vie", annonce Nadia Hai, ministre déléguée de la Ville

Un Conseil national des solutions le 14 décembre à Roubaix

Les élus locaux ont notamment proposé que soit mis en place un Conseil national des solutions, afin d'essaimer les bonnes pratiques locales. Le gouvernement n'ayant pas retenu cette proposition, les élus ont choisi d'organisation leur propre instance. Ainsi, le 14 décembre, le maire de Roubaix accueillera une première réunion de cette instance. 

Publié le 16 novembre 2020