Le 21 mars dernier avait lieu la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale. Une date symbolique depuis le massacre de Sharpeville en 1960 en Afrique du Sud, qui a tué 69 manifestants pacifiques contre les lois de l’Apartheid. En 1966, l’Assemblée générale des Nations Unies crée cette journée dédiée à la lutte contre le racisme.
En plus des manifestations organisées dans plusieurs grandes villes et des diverses prises de parole, plusieurs études ont permis de placer la question des discriminations raciales au centre de l’actualité. L’association SOS Racisme a profité de cette journée pour publier les résultats d’une campagne de testings et l’institut de sondage IFOP a dévoilé les résultats d'un sondage liés au racisme. Toujours dans l’optique de dresser un état des lieux des discriminations, l’Observatoire des inégalités, a lancé le 18 mars, la plateforme discriminations.fr.
Chiffres clés du sondage IFOP : des discriminations raciales persistantes au travail
Ce sondage commandité par MakemyCV [1] et effectué par Ipsos se base sur un échantillon représentatif de 2000 Français de 18 ans et plus, et un second échantillon de 4 026 salariés représentatifs de 18 ans et plus, parmi lesquels on distingue une catégorie de personnes « perçues comme racisées » et une catégorie de personnes « non perçues comme racisées ».
- Une majorité des personnes racisées (51%) estiment avoir déjà été victimes de discriminations raciales lors de la recherche d’un emploi soit trois fois plus que la moyenne observée chez l’ensemble des Français (16%). Elles sont aussi beaucoup plus affectées que la moyenne par des discriminations lors de la recherche d’un logement (36% contre 14% des Français, d’un contrôle de police (32% contre 12%) ou lors d’une demande de prêt (17% contre 9%).
- Ces discriminations se poursuivent pour beaucoup, tout au long de leur vie professionnelle : 33% des sondés perçus comme racisés ont été victimes de propos humiliants liés aux origines ethniques contre 6% chez les non racisés.
- L’enquête montre également que les variables les plus lourdes dans les processus de stigmatisation sont d’ordre « ethnico-culturelle » : la proportion de victimes d’au moins une forme de harcèlement étant très largement supérieure à la moyenne chez les personnes se percevant comme « non-blanches » (50% contre 33%), les minorités religieuses (exemple : 58% chez les musulmans) ou les salariés de nationalité étrangère (69%).