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« Les enfants d’immigrés s’élèvent plus souvent dans l’échelle sociale que les personnes sans ascendance migratoire »

L'INSEE publie, le 23 juillet 2024, un article exploitant un ensemble de données issues des enquêtes Emploi 2019 et 2020 et démontrant une mobilité sociale ascendante plus importante chez les descendants d'immigrés, en comparaison avec les personnes sans ascendance migratoire.

Davantage d'ascenscion sociale chez les descendants d'immigrés

Les données des enquêtes Emploi 2019 et 2020 démontrent une plus forte mobilité sociale chez les descendants d’immigrés, donc parmi les « personnes nées en France et ayant au moins un parent immigré, c’est-à-dire un parent né étranger à l’étranger » (INSEE). Cette mobilité sociale est généralement ascendante : les descendants d’immigrés occupent ainsi plus souvent une position sociale supérieure à celle de leurs parents que dans le cas des personnes sans ascendance migratoire. La mobilité sociale ascendante est encore plus importante lorsqu’on isole les descendants d’immigrés dont les deux parents sont immigrés.

« La mobilité sociale ascendante est nettement plus fréquente parmi les descendants d’immigrés. Ainsi, 37 % des hommes descendants d’immigrés relèvent d’un groupe social de salariés supérieur à celui de leur père — immigré ou non selon la situation migratoire du couple parental —, contre 27 % des hommes sans ascendance migratoire. Pour les femmes, l’écart est également de 10 points : 49 % des descendantes d’immigrés appartiennent à un groupe social supérieur à celui de leur mère salariée, contre 39 % des femmes sans ascendance migratoire » (INSEE)

INSEE

Des chances identiques de s'élever dans l'échelle sociale ?

Cette mobilité sociale plus forte ne veut pas dire que les descendants d’immigrés ont davantage de chances de s’élever sur l’échelle sociale. A caractéristiques comparables (âge, sexe, niveau de diplôme, taille de l'aire urbaine de référence, etc.), les chances de mobilité sociale ascendante sont identiques entre descendants d’immigrés et personnes sans ascendance migratoire. Il existe donc d'autres facteurs expliquant le fait que la mobilité sociale ascendante soit plus forte chez les descendants d’immigrés : le principal de ces facteurs est la position sociale des parents. En effet, les parents des personnes descendant d’immigrés occupent des positions sociales plus basses que les parents des personnes sans ascendance migratoire. Les possibilités d'ascenscion sociale sont donc plus nombreuses chez les descendants d'immigrés.

Lorsqu'on s'intéresse plus particulièrement à l'accès au statut de cadre, on observe les mêmes chances de devenir cadre chez les descendants d'immigrés que chez les personnes sans ascendance migratoire. L'accès au statut de cadre dépend surtout du niveau de diplôme... et du sexe : les hommes ont ainsi deux fois plus de chances de devenir cadres que les femmes.

Une tendance à la baisse Des écarts de positions sociales

Les chiffres des enquêtes Emploi montrent aussi que les positions socioprofessionnelles des personnes descendant d’immigrés, contrairement à celles de leurs parents, sont relativement proche de celles des personnes sans ascendance migratoire. Ces données démontrent ainsi une tendance à la réduction des écarts de positions sociales entre personnes descendant d'immigrés et personnes sans ascendance migratoire. Cependant il est important de relever que l’écart entre les positions socioprofessionnelles des personnes descendant d’immigrés et de celles sans ascendance migratoire est plus important lorsque les deux parents sont immigrés.

Pour plus d’informations, retrouvez l’intégralité des données et les méthodes utilisées sur le site de l’INSEE

Publié le 08 août 2024