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INSEE : Grandes villes et ségrégations spatiales

L’étude de l'INSEE portant sur la répartition des ménages par revenus sur une période de 15 années montre une tendance à la hausse des disparités entre quartiers au sein des grandes villes en France.

Une étude a été publiée par l’INSEE, le 11 janvier 2023, sur la répartition des habitant.e.s au sein des quartiers en fonction de leurs revenus[1]. Ce document permet de mettre en lumière le degré de ségrégation spatiale et d'analyser les causes ce phénomène[2].

Pour mener cette étude, l’INSEE a classé les ménages en 5 groupes de revenus (des 20% les plus modestes aux 20% les plus aisés) puis a examiné si les habitants de chaque groupe vivaient dans les mêmes quartiers. Dans cette perspective, les 53 villes les plus grandes de France ont été étudiées. Parmi celles-ci Lille, Amiens, Valenciennes, Lens et Dunkerque se trouvent dans les Hauts-de-France. Lille et son aire d’attraction sont placées en 4ème position des villes les plus ségrégées.

Sur les 50 villes étudiées entre 2004 et 2019, l’indice augmente dans plus de 30 d’entre elles. Il a diminué pour deux villes situées dans les Hauts-de-France : Amiens et Valenciennes.

L’étude mentionne par ailleurs que le degré de ségrégation spatiale au sein d’une ville n’est lié ni à la taille, ni à la densité de sa population. Les phénomènes qui expliquent les disparités spatiales sont propres au développement urbain de chaque ville et les politiques publiques y ayant contribué. La synthèse de l’INSEE évoque également les spécificités des marchés immobiliers locaux, les dessertes en transports, l’offre scolaire, la localisation des emplois et des équipements, ainsi que les interactions avec les villes environnantes

In fine, l’étude propose un focus sur la mixité au sein des quartiers prioritaires. Elle conclue que ceux-ci « sont devenus de moins en moins représentatifs de la population des villes dans leur ensemble : la mixité dans les quartiers prioritaires a baissé. ».

Degrés de ségrégation spatiale des 53 plus grandes villes françaises en 2019

[2] « La ségrégation est mesurée par l’indice de Theil, qui permet de classer les villes des plus mixtes aux moins mixtes. L’analyse de la mixité porte sur les zones denses des pôles principaux des aires d’attraction des villes, à savoir l’ensemble des carreaux de 200 mètres de côté qui rassemblent plus de 20 ménages. Les pôles sont désignés par le nom de la ville la plus peuplée. »

Insee, Analyses n° 79, Janvier 2023

Publié le 24 janvier 2023