Alors que le Président Macron a annoncé sa volonté de mener une expérimentation « Action cœur de quartier » en reprenant la méthodologie éprouvée par le programme "Action cœur de ville" et alors que 22 territoires sont concernés par cette politique de soutien aux centres bourgs dans les Hauts-de-France, la DREAL et le CEREMA ont proposé une journée d’échange sur l'attractivité des coeurs de ville. Il a ainsi pu être diffusé des bonnes pratiques sur ces actions, de la part de collectivités avec plusieurs approches souvent territorialisées et reliées à la Politique de la ville que ce soit dans le cadre de renouvellement urbain ou de réhabilitation de centres anciens dégradés.
Séminaire du Cerema sur les actions de coeur de ville à Arras. Forte imbrication en région avec le renouvellement urbain. pic.twitter.com/qCMu3mHeQ7
— PEM IREV (@PemIREV) May 17, 2018
Au-delà de la question commerciale, différents facteurs vont permettre d’agir sur les dynamiques des centres-bourgs et c’est justement en activant plusieurs leviers qu’il est possible de retisser de l’attractivité sur son territoire.
Au niveau stratégique tout d’abord, l’enjeu est de pouvoir trouver le bon équilibre entre les phénomènes de métropolisation et les autres pôles urbains. Sur ce point, la stratégie globale qui sera reprise dans le futur SRADDET devrait permettre de renforcer cet équilibre.
Sur plusieurs territoires, la problématique des friches de centre-ville est apparue. Souvent considérées comme des poids ou des dents creuses, elles peuvent également devenir des potentiels de foncier disponible. C’est le cas avec Saint-Omer ou Saint Quentin qui ont choisi de travailler sur ce potentiel pour appuyer de nouveaux projets.
Un autre enjeu est celui de l’habitat. En effet, pour une collectivité, amener des habitants en centre-ville permet aussi de garantir une économie résidentielle pour les commerces de proximité. Le phénomène des maisons vides avec des commerces fermés en rez-de-Chaussée peut être résorbé par la réhabilitation dans une logique de logement, ce qui permet d’amener de la population nouvelle (Saint-Quentin). Pour Dunkerque, cette densification de l’habitat en centre-ville fait également partie de la stratégie cœur de ville, cette fois en proposant des logements neufs.
L’animation est également au cœur des différentes stratégies. Proposer de rythmer la vie du centre-ville par des animations culturelles permet de donner des rendez-vous au public et de créer des habitudes. Ce peut-être sur de grandes actions culturelles comme le festival de Jazz de Saint-Omer ou encore des partenariats qui vont rendre attractifs la ville comme le partenariat avec Versailles pour la ville d’Arras. L’aspect touristique est également pris en compte. Alors qu’Arras parie sur de grands événements tels le Main square et le partenariat avec Versailles, Saint Quentin se spécialise sur l’art déco avec une valorisation patrimoniale pour rendre attractive la ville aux touristes.
Enfin, les problématiques de mobilité et d’espaces publics sont également au cœur des projets. Pour Dunkerque, le choix a été fait de rendre les transports en commun gratuits tout en redéfinissant les lignes de bus pour entrer en cœur de ville sans difficulté. La piétonisation du centre-ville ajoute de la plus-value pour l’ambiance urbaine. Côté Saint-Omer, cette ambiance urbaine est également au cœur de la requalification des espaces publics avec une conception polyvalente pour les différents modes de déplacement, en fonction des temporalités et des besoins (piétonisation le week-end, stationnement la semaine…)
Sur les commerces de proximité les logiques sont multiples. D’une part, la commercialisation du centre-ville peut être confiée à une ingénierie dédiée qui agira avec les mêmes méthodes que la commercialisation dans les centres commerciaux. D’autres leviers peuvent être employés, comme l’animation commerciale, la réhabilitation des façades ou la contrainte des règles d’urbanisme. Ainsi, Saint-Omer équilibre les actions de volontariat et de coercition. Pour Arras, il va s’agir de préciser les attendus des unions commerciales sous forme d’appel à projets par exemple.
Sur la vacance commerciale, des actions peuvent être entreprises sur les commerces éphémères ou les occupations précaires des cellules commerciales. Sur ce point, les boutiques à l’essai, actives en centre-bourg mais aussi en quartier POlitique de la ville, sont des solutions pour relancer la dynamique locale.
Toutes ces actions reposent sur un projet de territoire et un équilibre nécessaire à l’échelle intercommunale entre les grandes zones d’activités et les centres-bourgs, mais également les quartiers Politique de la ville. Chaque politique publique doit être sollicitée dans une stratégie globale. A Dunkerque, le pôle gare s’ouvrira sur le quartier en renouvellement urbain de St Pol sur Mer, avec la Turbine qui sera à cheval entre le quartier et le centre-ville. Sur Saint-Omer, la réhabilitation du pôle gare, le réaménagement des espaces publics du centre-ville sont conjugués aux efforts consacrés dans le cadre du projet de renouvellement urbain. Pour Saint-Quentin l’action cœur de ville est liée au PNRQAD.