Aujourd'hui, 7 enfants de cadres sur 10 exercent un emploi d'encadrement. A l'inverse, 7 enfants d'ouvriers sur 10 occupent un emploi d'exécution. Tous les indicateurs montrent que depuis 30 ans, la reproduction sociale n'a pas diminué, au contraire. Le constat est sans appel : les conditions de la naissance continuent à déterminer le destin des individus. "Ce qui frappe pour les jeunes de 20123, c'est la manière dont leur parcours dépend des ressources économiques, sociale et culturelle de leurs parents. Ce qui apparaît avec force, c'est l'intensité de la transmission des inégalités entre générations".
A l'heure où l'exigence de mobilité ne cesse d'être affirmée, il est inacceptable que le destin des individus soit figé si tôt. il faut au contraire multiplier les occasions d'égalité. Pour comprendre cet état de fait, Camille Peugny analyse "les angles morts de la démocratisation scolaire", et plaide pour une réforme de l'enseignement qui donne une place primordiale au primaire. Il défend l'instauration d'un dispositif d'accès universel à la formation tout au long de la vie, inspiré des politiques publiques scandinaves, notamment au Danemark.
Camille Peugny est maître de conférences en sociologie à l'Université Paris 8 Vincennes-Saint Denis et enseignant à Sciences Po Paris. Spécialiste des questions de jeunesse, de mobilité sociale, de reproduction des inégalités, il a publié de nombreux articles, ainsi que deux ouvrages de référence "Le déclassement (Grasset, 2009), et "Le destin au berceau. Inégalités et reproduction sociale"(Seuil, La république des idées, 2013).
Il a aussi participé à l'étude publiée par la Fondation Jean Jaurès intitulée Le grand malaise. Enquête sur les classes moyennes. Il est également membre du comité de rédaction de la Revue française de sociologie ainsi que de celui de la revue Agora débats/jeunesses, publiée par l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (Injep).
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