L'INSEE vient de publier l'édition 2014 de son étude "France, portrait social". Cette année, un des dossiers thématiques est consacré aux nouveaux quartiers prioritaires de la politique de la ville et les compare avec ceux de l'ancienne géographie prioritaire.
Des quartiers plus en difficulté
L'étude a été menée en partenariat avec le CGET et s'appuie sur les indicateurs disponibles pour dresser une première typologie de ces territoires et de leurs habitants. Ainsi, le recentrage de la géographie prioritaire sur ces quartiers fait apparaître de nouveaux enjeux dans ces 1300 quartiers, qui ont effectivement des difficultés plus prononcées que les 2300 quartiers (ZUS et CUCS) de la géographie précédente :
- des revenus plus faibles : 31,4% des ménages ont de faibles revenus, contre 21,9% sur les anciens périmètres. A noter que le revenu est le critère unique de délimitation de la nouvelle géographie ;
- un chômage plus important : 25% des ménages indemnisés contre 22% auparavant ;
- 64,4% vivent en HLM contre 46,8% dans les anciens périmètres ;
- une population plus jeune : 24,6% ont moins de 14 ans, contre 21,6% pour les ZUS/CUCS ;
- plus de familles monoparentales et nombreuses ;
- des logements plus petits eu égard à la taille des ménages ;
- une plus forte mobilité résidentielle
- …
Quatre types de territoires
Cependant, ces territoires ne sont pas homogènes : quatres grands profils de territoires, avec des caractéristiques distinctes, émergent.
- Les territoires ayant une forte proportion de logements HLM accueillant des familles nombreuses, et une mobilité résidentielle plus faible que dans les autres quartiers. Ils représentent 37% des quartiers prioritaires : principalement dans les métropoles (Paris et région parisienne, autour de Lyon, de Marseille et à l'Est de la France).
- Les territoires caractérisés par une forte proportion de familles monoparentales avec jeunes enfants, avec beaucoup de logements HLM et plus de ménages à faibles revenus que dans les autres quartiers. Ils représentent 29% des quartiers : plutôt dans la moitié nord du pays, et sur le littoral ouest.
- Les territoires avec une population un peu plus âgée (part plus importante des plus de 65 ans) que dans les autres quartiers, avec une plus forte mobilité résidentielle et autant de logements HLM que de logements privés. Ces territoires regroupent davantage de quartiers "entrants". Ils représentent 17% des quartiers et se trouvent principalement dans le Sud.
- Les territoires d'"habitat mixte", ayant une moindre présence des HLM, plus de propriétaires mais où l'habitat ancien et/ou dégradé est surreprésenté. Ils représentent 16% des quartiers : par exemple, ville-centre de l'agglomération de Toulon, Lens, Douai ou Béthune.
Dans l'ensemble, les quartiers prioritaires sont toujours situés majoritairement dans les grandes agglomérations (plus de 200.000 habitants). Et ce sont les mêmes régions qui concentrent le plus de territoires en difficultés - région parisienne, le nord de la France et le Sud-Est - malgré que certaines régions comptent davantages de quartiers prioritaires, telles que le Centre, le Languedoc-roussillon ou encore la Picardie.
Sources :
- "Politique de la ville en France métropolitaine : une nouvelle géographie recentrée sur 1 300 quartiers prioritaires" in France, portrait social édition 2014 (pp.151-165). INSEE
- Premières statistiques sur les nouveaux quartiers prioritaires : effectivement, ça va plus mal que partout ailleurs. Localtis.info, 19/11/2014.
- Portrait de la nouvelle géographie prioritaire. CGET, 25/11/2014.
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Publié le 28 novembre 2014