La participation des « personnes concernées » est une norme de l’action publique environnementale. Plusieurs finalités lui sont généralement assignées : incorporer des valeurs et intérêts du public dans le processus de prise de décision ; améliorer la qualité intrinsèque des décisions ; renforcer la confiance dans les institutions ; éduquer le public ; réduire les conflits, le tout en justifiant le temps et l’argent consacrés à sa mise en œuvre[1]. Mais les résultats de la gouvernance participative ou concertée de l’environnement sont-ils à la hauteur des espoirs placés dans ces nouvelles pratiques ? La littérature se fait l’écho à cet égard d’une lassitude et d’un certain désenchantement. D’autres auteurs évoquent avec une tonalité critique une « idéologie participationniste » au service d’un gouvernement de la critique sociale et environnementale. D’autres enfin identifient les multiples obstacles à l’effectivité démocratique (quel(s) public(s) participent réellement ? les acteurs d’environnement en sortent-ils renforcés ?) et fonctionnelle (cela contribue-t-il à améliorer l’état de l’environnement ?) de la gouvernance participative. L’environnement a-t-il alors vraiment besoin de la participation ?
Cette séance de l’atelier entend questionner les liens complexes entre (formes diverses de) participation et (pluralité des effets en matière de) soutenabilité. Il sera organisé en deux temps :
- une première session où il s’agira de partir des dispositifs participatifs et de questionner leurs effets en matière de soutenabilité, avec deux intervenants : Gilles Massardier, chercheur au Cirad, et Charlotte Halpern, chercheure à Sciences Po
- une seconde session orientée sur les acteurs associatifs et leur rapport à cette injonction participative, avec deux intervenants : Sandrine Rui, sociologue à l’université de Bordeaux, et Etienne Ballan, sociologue à l’Ecole du Paysage et à l’association Arenes. Coordonnateurs de l’atelier : Rémi Barbier, UMR GESTE, et Denis Salles, Irstea
Matinée (10h – 12h30) Des dispositifs participatifs à leurs effets en matière de durabilité :
• Charlotte Halpern (Chargée de recherche FNSP – Centre d’études européennes – UMR8239)
• Gilles Massardier (Maître de conférences de science politique, membre de l’UMR 5281 ART-Dev – Cirad, Montpellier)
Après-midi (14h – 16h30) Des acteurs, notamment associatifs, à leur rapport à la double injonction (participation et durabilité) :
• Sandrine Rui (Maître de conférences – Université de Bordeaux – Chercheure au Centre Emile Durkheim – Chercheure associée au Centre d’Analyse et d’Intervention sociologique – CADIS-EHESS)
• Etienne Ballan (Maître de conférences – Ecole Nationale Supérieure du Paysage, Marseille – expert pour la convention d’Aarhus, aux Nation Unies, concernant la participation du public dans les négociations internationales)
Entrée libre (inscription)