Zoom sur le déroulé de la Cop des quartiers
A l’invitation de l’IREV, une centaine d’acteurs étaient rassemblés au siège de Région, qu’ils travaillent en lien avec les quartiers politique de la ville ou en lien avec la thématique des transitions (décideurs locaux, acteurs institutionnels, bailleurs, citoyens et associations).
Les débats puis les ateliers l’après-midi ont ainsi nourri une analyse des vulnérabilités des quartiers prioritaires et de leurs habitants face aux défis climatiques et environnementaux mais aussi permis d’identifier une volonté collective d’agir, et des leviers à saisir pour tenir le cap de 2030.
- François Gemenne, politologue et co-auteur du 6e rapport du GIEC, a souligné durant sa conférence inaugurale l’importance de la démonstration politique pour diffuser la transition sur le territoire et la rendre désirable.
- Plusieurs porteurs de projets ont évoqué les nombreux dispositifs mais aussi les bénéfices de la transition écologique pour les quartiers.
La table ronde a rassemblé Virginie LASSERE, préfète déléguée à l’égalité des chances pour la Préfecture du Nord, Chloé MATHIEU, secrétaire générale de la Caisse des Dépôts Hauts de France, Frederic MOTTE, président de la missions REV3 de la Région Hauts de France et Eric VIDALENC, directeur régional adjoint de l’ADEME.
Retenons quelques outils et dispositifs à mobiliser :
- La Caisse des Dépôts oriente 2 milliards d’euros vers les quartiers prioritaires dont l’accompagnement des politiques environnementales,
- La dynamique REV3 co-portée par Région Hauts-de-France irrigue les politiques régionales de soutien aux projets écologiques innovants, pour les collectivités comme pour les associations et citoyens,
- L’ADEME peut proposer un accompagnement pour l’ingénierie de projets énergétiques (récupération de chaleurs, géothermie, solaire thermique....)
- Le CERDD propose des kits d’animation comme Visée 360° ou CartoParty et de nombreuses autres ressources sur son site internet pour aider à construire des politiques de transition bénéfiques et pérennes. A disposition également, le réseau des Ambassadeurs DD : des acteurs formés et engagés mobilisables pour une intervention de sensibilisation.
L’après-midi, des ateliers de réflexion sont revenus sur l’Economie Sociale et Solidaire et la mobilité dans les quartiers prioritaires, l’agriculture urbaine avec la visite de la ferme urbaine du quartier Concorde à Lille ou encore la prise en compte des transitions dans les nouveaux contrats de ville.
L'occasion d'échanger entre professionnels sur la manière d'appréhender concrètement les transitions dans les quartiers, du cadre stratégique à l'opérationnel, au plus proche des habitants.
Les perspectives à retenir pour la transition dans les quartiers prioritaires
L’ensemble des acteurs ont soulignés la nécessité d’une attention particulière pour les quartiers prioritaires pour répondre à de nombreuses vulnérabilités. En parallèle, l’émission de gaz à effet de serre des habitants de quartiers est négligeable par rapport aux publics à hauts revenus ou aux secteurs de l’industrie et de la mobilité.
Des défis à relever pour intégrer la transition écologique à la politique de la ville
- S’ils sont déjà plus sobres, les ménages de QPV pourront cependant moins basculer dans des pratiques décarbonées que les ménages aisés.
- La configuration des QPV peut rendre l’adaptation au changement climatique limitée. Les solutions apportées aux QPV et notamment leurs aménagements d’aujourd’hui doivent pouvoir être adaptées aux défis des décennies à venir : inondations, canicules, augmentation du prix des fluides.
- La coopération entre transition écologique et politique de la ville au sein des agglomérations reste à concrétiser. Des méthodes de travail communes, un croisement entre contrats de villes et PCAET et des diagnostics environnementaux à l’échelle des quartiers seront nécessaires. Pour autant, ces directions ont des points communs (approche systémique, mobilisation citoyenne...) que des efforts d'acculturation réciproque leur permettront de mieux découvrir.
- L’action à l’échelle des quartiers doit prendre en compte un nombre important de vulnérabilités : les effets des îlots de chaleurs urbains, l’exposition aux pollutions de l’air et des sols, les risques d’inégalités accrus face aux crises à venir.
Mais de nombreuses opportunités pour atteindre les objectifs climatiques
- La part de logements collectifs peut être une manière de massifier les rénovations thermiques et l’installation de nouvelles sources d’énergies dans les QPV, tout en permettant de lutter contre la précarité énergétique.
- Les programmes NPNRU et Quartiers Résilients peuvent être une opportunité pour réaménager les quartiers en prenant en compte la végétalisation, les mobilités douces ou une gestion durable de l’eau.
- Le tissu associatif développé, associé à des initiatives citoyennes qui se multiplient, peut être un moyen d’intégrer ces territoires dans une dynamique écologique.
- Les besoins d’insertion professionnelle ainsi que la configuration peuvent être un tremplin pour le développement de l’économie verte, comme les filières de réemploi et l’Economie Sociale et Solidaire.
- La prise en compte des vulnérabilités dans la transition écologique peut permettre de la rendre plus désirable auprès des citoyens et plus efficace sur le long terme.
la contribution pour la Cop régionale
Les principaux enseignements de la journée ont été remis à la Cop régionale afin d'alimenter les travaux en cours. En attendant la restitution complète, vous pouvez consulter cette contribution synthétique.
Livret de synthèse pour la Cop régionale
Livret de synthèse pour contribuer à la Cop régionale
Livret de synthèse pour contribuer à la Cop régionale